La deuxième vague aura eu raison de la présentation du spectacle Punch Line en octobre. Ce n’est que partie remise. Derrière les portes closes (au public) de l’Agora, la vie artistique continue. Celle de Punch Line également.
Avec un peu d’humour, on aurait bien envie de rebaptiser temporairement (pour 28 jours) cette chronique : The show must go… NONE. Eh oui, les aléas d’une pandémie nous ont encore volé 28 jours d’accès à la danse, entraînant dans leur sillage de spectacle solo Punch Line de Jacques Poulin-Denis. Un mal pour un bien ?
Dans le milieu des arts vivants, personne n’osait penser à cette éventualité. On jugeait qu’on avait assez donné lors de la première vague. Que les théâtres avaient fait la preuve ces dernières semaines qu’ils pouvaient être des lieux aussi accueillants que sécuritaires. On se sentait épargnés, les bars et restaurants semblant plutôt dans la mire des prochaines annonces… Et shlak ! La nouvelle est tombée.
Ô comble de l’ironie, le très chouette teaser de Punch Line venait tout juste d’être mis en ligne. Je venais d’écrire, pour ce nouveau texte de blogue, les mots désormais caduc « Jacques montera bientôt seul sur scène… ».
Si le baptême public de l’œuvre est compromis pour octobre 2020, le processus de création, lui, suit son cours. Le blogue de l’Agora continue de s’en faire le témoin. Les portes de notre théâtre sont loin d’être closes. Au moment des annonces gouvernementales, les techniciens de l’Agora mettaient justement les dernières touches au montage de la salle de spectacle pour accueillir Jacques Poulin-Denis et son ultime blitz de création pour Punch Line.
Ce dernier compte bien se servir de cet écrin et du précieux temps qui lui est alloué — finalement loin du stress d’une première. « N’importe quelle production a toujours besoin de plus de temps avant la première, rigole le chorégraphe. Mais ce coup-ci avec la Covid, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas produit un show en trois mois. J’étais rendu à me demander quels sont les sacrifices et compromis qu’il faut faire pour se rendre à la première. Et là, c’est plus un enjeu. »
Comment et sur quoi compte-t-il travailler dans ce nouveau contexte ?
Dans mes premiers échanges avec Jacques, je tenais à lui poser la brûlante question :
La création de Punch Line est-elle affectée par la pandémie ?
Comme c’est un projet qu’il a dans ses cartons depuis quelques années, sa réponse était alors plus ambivalente, tandis qu’on renouait un semblant de normalité.
Aujourd’hui, sa réaction est claire et sans détour.
Texte Frédérique Doyon
Images Dominique Skoltz