Se dissoudre, dernière création de Catherine Gaudet pour une interprète est un espace où la solitude se fait révélatrice de ce qui reste quand tout est suspendu.
Lentement, se dissoudre. Non pas disparaître, mais s’additionner, se multiplier, s’amalgamer. Comme le sucre dans un thé. Là où le temps se dilate, la consistance des heures est si légère, prise en étau entre un passé révolu et un futur incertain. Délicatement, l’interprète Marie-Philippe Santerre danse cette trajectoire inconnue, ciselée, faite de contrastes, de modulations, de répétitions, de pulsations. Comme la tige d’une plante qui s’élance par à coups et tourne plusieurs fois sur elle-même pour atteindre sa maturité. Elle consent à l’attente. En observe les bienfaits. Perçoit sa propre transformation. Face à elle-même, si bien ancrée, quand le bruit se tait, elle contient l’essentiel. Elle est tous les possibles.
Après L’affadissement du merveilleux, qui avait marqué les esprits des spectateurs de l’Agora de la danse en 2018, la chorégraphe québecoise Catherine Gaudet poursuit sa recherche sur l’ambiguïté comme vecteur de sensation et d’évocation. Avec finesse, elle fait émerger du fond des êtres, ce qui nous compose, dans notre dureté, notre complexité, notre simplicité. Le corps se fait écran tendu, prêt à accueillir les images, les impressions et les sensations qui font de nous ce que nous sommes, dans tout ce que nous contenons d’avouable et d’inavouable. Entre le flottement et la suspension, individuellement et collectivement, nous sommes l’écran de projection d’un film dont nous sommes aussi l’acteur.
Catherine Gaudet
11-12-13-14 mai 2021 – 18 h
15 mai 2021 – 16 h
60 minutes
22$- 28$ | 29$-35$