Fil d'ariane
L’affadissement du merveilleux
Au commencement était le geste. Après avoir scruté l’humain et ses affects, Catherine Gaudet sonde l’élan vital qui mène le monde.
Prenant un pas de recul, elle observe ce qu’elle appelle « cette histoire épique, cruelle et merveilleuse » de l’humanité, avec ses failles et ses fulgurances, ses cycles obsédants et ses contradictions. Une incursion vertigineuse dans le plus grand que soi portée par cinq danseurs.
La présentation de Tout ce qui va revient à La Chapelle Scènes Contemporaines en mars 2018 clôt un cycle. Catherine Gaudet se détache quelque peu de son travail précédent, en quittant une forme de théâtralité basée sur l’aspect relationnel de l’humain. Mais au cœur de la démarche créative de Catherine Gaudet, se niche un travail sous le dessous du masque social, avec toujours une forte ambiguïté dans une esthétique de l’hésitation.
Dans ce nouvel opus, elle s’intéresse aux cycles en tant que structure universelle. Pour les donner à voir, elle utilise la forme circulaire – spatiale, intérieure, pulsionnelle… – comme toile de fond. Plus géométriques et épurées, ces postures continuent tout de même de livrer, au final, une expérience profondément humaine et sensible à l’interlocuteur.
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Catherine Gaudet s’intéresse aux transformations du corps générées par l’ambiguïté qui anime l’être. Elle approche son travail chorégraphique comme une étude de l’aspect inconscient et insaisissable de l’être humain et souhaite dévoiler ce que celui-ci cherche à camoufler. Elle développe une physicalité où le corps devient lieu de résonance des sensations complexes et contradictoires qui grondent sous la chair. Son langage chorégraphique est tissé de fins changements de tensions musculaires qui révèlent l’enchevêtrement de plusieurs états, idées, pulsions. Le corps se fait récepteur et transmetteur de forces invisibles, et devient témoin d’une histoire existentielle à la fois personnelle et universelle. L’aspect brut des états de corps s’entremêle avec la précision des lignes et évolue sur une partition finement écrite. Fortement engagés, les interprètes de ses pièces relèvent le défi d’un contrôle précis de la forme, combiné à sa déconstruction par des états performatifs ouverts.
Dany Desjardins
© Ulysse Del Drago
Francis Ducharme
© Antoine Larochelle
Caroline Gravel
© Sara-Jane Chiasson
Leïla Mailly
© Julie Artacho
James Phillips
© Brianna Lombardo
Compagnie Lorganisme
Chorégraphie Catherine Gaudet
Interprétation Dany Desjardins, Francis Ducharme, Caroline Gravel, Leïla Mailly, James Phillips
Musique Antoine Berthiaume
Aide à la dramaturgie et direction des répétitions Sophie Michaud
Éclairages Alexandre Pilon-Guay
Régie son et direction technique Olivier Chopinet
Interprète stagiaire Marie-Philippe Santerre
Costumes Max-Otto Fauteux
Direction de production Elsa Posnic
Coproduction Agora de la danse, Centre chorégraphique national de Tours (CCNT)
Résidences de création Agora de la danse, Centre chorégraphique national de Tours (CCNT), Centre de Création O Vertigo, Compagnie Marie Chouinard, École de danse Louise Lapierre, Maison de la Culture Frontenac