Réalisé en France et en Belgique, entre 2005 et 2009, ce projet avait pour but de comprendre ce que la Première Guerre a laissé dans la mémoire du territoire. Ce chemin a mené Bertrand Carrière vers ce que l’on nommait le Front de l’Ouest, de la vallée de la Somme, en Picardie, en Artois dans le Pas de Calais, jusqu’en Belgique, dans les vastes champs de la Flandre. Dans ces paysages autrefois dévastés, empreints de grande noirceur, il a souhaité retrouver la part de cette lumière du Nord qu’il affectionne tant. Il y a dans ces paysages blessés, dans leur topographie toute singulière, une beauté indomptée. Après la destruction, les cris, les hurlements et les plaintes, la terre a guéri, lentement, et s’est renouvelée, la nature y ayant repris ses droits. Or, ce n’est pas tant la guerre qui est au cœur de ce parcours que la volonté de s’approprier ces paysages, afin de dépasser l’écume des faits pour activer une mémoire plus vaste, une mémoire sourde, inscrite dans le territoire. L’histoire, la mémoire, le voyage, le récit, la déambulation sont autant de paradigmes liés au temps et qui font images dans la production photographique de Bertrand Carrière, depuis les tout débuts de son parcours artistique.
Exposition
27 février au 23 mars
2013
L’Agora de la danse remercie Mona Hakim pour sa précieuse collaboration