Ce solo s’inscrit dans un projet de recherche intergénérationnel initié et dirigé par Katya Montaignac. Des personnalités marquantes de l’histoire de la danse québécoise sont invitées à travailler avec de jeunes chorégraphes afin de se confronter aux nouvelles écritures chorégraphiques.
Nicolas Cantin, chorégraphe à l’écriture scénique résolument contemporaine, crée un solo pour Michèle Febvre, interprète majeure de la nouvelle danse québécoise des années 70 et 80. Dans cette collaboration la scène devient le lieu du dialogue intergénérationnel dans une ambiance de confidence.
– Parle-moi de toi.
– Je commence où ?
– Comme tu veux.
– Je suis née pendant la guerre dans une petite ville ouvrière de Picardie…
C’est ainsi que nous avons commencé. L’enfance en filigrane de presque tous les enregistrements. Sans ligne directrice précise.
— Michèle Febvre
Des espaces pratiquement nus, une ges-tuelle minimaliste, un humour tragicomique, un travail d’orfèvre sur la présence des interprètes : voilà comment se présente l’univers de Nicolas Cantin. Loin de lui l’envie de vouloir séduire à tout prix ; il préfère nous tendre le miroir peu flatteur de nos paysages intérieurs, au risque de provoquer notre déconfiture. Toute sa réflexion s’abreuve à la source même de notre humanité : l’intime. Qu’arrive-t-il lorsque le masque social tombe ?
Nicolas Cantin mène cette exploration périlleuse avec une économie de moyens volontaire. Sensible aux silences et à la violence qui en surgit, il tisse la toile invisible où viendront s’échouer les bêtes sauvages que nous sommes tous. On lui doit notamment les « pièces dansantes » Grand singe, Belle manière et Mygale.
Formée en mime et en danse contemporaine, Michèle Febvre fait partie de l’aventure et de l’essor du Groupe Nouvelle Aire et de Fortier Danse-Création, entre 1971 et 1985. Elle est professeure retraitée, associée au département de danse de l’UQAM, et a participé à l’écriture de plusieurs ouvrages sur la danse.
27, 28, 29, 30 novembre à 19 h
2013
Coproduction : Agora de la danse, Katya Montaignac et Usine C
Coprésentation : Agora de la danse et Usine C